L'USAGE DU TABAC AU CANADA

 

               Un Rapport de l'Enquête nationale

              sur l'alcool et les autres drogues

                             1989

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                          préparé par

 

                          Marc Eliany

 

                              et

 

                    Jean-René Courtemanche

 

                           Juin 1991

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les opinions exprimées ici sont celles des auteurs et ne traduisent pas nécessairement le point de vue de Santé et Bien-être social Canada.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Citation suggérée :

 

Santé et Bien-être social Canada (1991).

L'Usage du Tabac au Canada :

Un Rapport de l'Enquête nationale sur l'alcool et

les autres drogues (1989).

Préparé par Marc Eliany et Jean-René Courtemanche

 

(c) Ministère des Approvisionnements et Services Canada, 1991

 

CAT. _______________________________

ISBN. ______________________________

 

Also available in English under the title

"The Smoking Behavior of Canadians:

A National Alcohol and Other Drugs Survey (1989) Report"

 

 

 

 

 


                      TABLE DES MATIÈRES

 

 

Préface.................................................     v

Remerciements.........................................   vii

Liste des figures.................................... viii

Liste des tableaux.....................................    ix

Points saillants.......................................    xi

 

 

Introduction............................................     1

 

 

Habitudes de consommation du tabac......................     2

 

  Âge et sexe...........................................     2

  Région................................................     3

  Niveau d'instruction..................................     3

  Occupation............................................     4

  Revenu................................................     4

  Langue parlée.........................................     5

  Origine ethnique......................................     5

  Religion..............................................     5

 

 

Consommation quotidienne de cigarettes..................     6

 

  Âge et sexe...........................................     6

  Région................................................     6

  Niveau d'instruction..................................     6

  Occupation............................................     7

  Revenu................................................     7

  Langue parlée.........................................     7

  Origine ethnique......................................     8

  Religion..............................................     8

 

 

Changement dans les habitudes de consommation...........     9

 

  Proportion de fumeurs.................................     9

  Consommation quotidienne..............................     9

 

 

La consommation de l'alcool et du tabac................    11

 

 


Comparaisons internationales...........................    12

 

  Tendances des ventes.................................    12

  Études de comportements des fumeurs..................    12

 

Conclusion.............................................    13

 

 

Bibliographie..........................................    14

 

 

Annexes

 

A Tableaux

B Méthodologie

C Questionnaire


     ENQUÊTE NATIONALE SUR L'ALCOOL ET LES AUTRES DROGUES

 

                  L'USAGE DU TABAC AU CANADA

 

 

                            PRÉFACE

 

 

Le présent rapport est le deuxième d'une série portant sur les résultats de l'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues au Canada.  Ce rapport présente des estimations relatives à la consommation du tabac parmi les Canadiens âgés de 15 ans ou plus.  Statistique Canada a procédé à l'enquête au nom de Santé et Bien-être social Canada en mars 1989.  En tout, 11 634 Canadiens de 15 ans et plus ont participé.  Ils ont répondu à de nombreuses questions sur leur consommation d'alcool, du tabac et d'autres drogues, notamment sur les quantités et les habitudes de consommation ainsi que sur les circonstances et le climat entourant la consommation.  D'autres questions portaient sur les problèmes de santé ainsi que sur les problèmes sociaux et économiques découlant d'un abus d'alcool, de médicaments prescrits et vendus au comptoir et de drogues illicites.  On leur a aussi demandé ce qui pourrait ou devrait être fait pour empêcher de tels problèmes.  À tous on a donné l'assurance du respect total de leur anonymat et du caractère confidentiel de leurs réponses.

 

  Les résultats de l'enquête constituent une base solide sur laquelle on se reposera pour évaluer l'ampleur du problème causé par l'alcool et les autres drogues parmi les adultes au Canada.

 

  Les informations que renferme ce rapport devraient être prises en compte dans le cadre de la mise au point de programmes et de mesures au Canada, favoriser le dialogue et les débats entre les personnes travaillant dans ce domaine, servir de base aux autres recherches et surtout donner au Canadiens les renseignements dont ils ont besoin pour arriver à des décisions judicieuses concernant la consommation d'alcool, du tabac et d'autres drogues.

 

  Si impressionnante que soit son envergure, l'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues n'en a pas moins de nombreuses limites.  En ont été exclus certains groupes, comme les adolescents de moins de 15 ans, les sans-abri et les personnes placées en établissement.  Et on n'a pu étudier qu'un nombre restreint des milliers de psychotropes et autres substances actuellement disponibles au Canada.  Différentes enquêtes axées sur ces questions importantes seront entreprises afin de donner ainsi un tableau général.

 

  La recherche sur l'abus de drogues au Canada en est encore à ses débuts; une bonne documentation sur la nature et l'étendue du problème fait encore défaut.  La présente Enquête permet dans une large mesure de combler ces lacunes, ouvrant la voie à l'élaboration de mesures efficaces à long terme.

 

 

La Stratégie canadienne antidrogue

 

L'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues s'insère au programme de la Stratégie canadienne antidrogue aussi bien qu'a la Stratégie nationale de lutte contre le tabagisme au Canada

 

La Stratégie canadienne antidrogue, amorcée en 1987, est le fruit de vastes consultations entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les organisations non-gouvernementales et les toxicologues.

 

  Le gouvernement fédéral a consacré 210 millions de dollars en cinq ans à améliorer les programmes existants et à financer les démarches de cinq de ses ministères.

 

  La Stratégie canadienne antidrogue a pour objectif de réduire les méfaits de la toxicomanie sur les familles et communautés en s'attaquant à la fois aux problèmes de l'offre et de la demande par une démarche équilibrée conçue en fonction de la problématique canadienne.

 

  La Stratégie canadienne antidrogue repose sur un juste équilibre entre les mesures d'éducation-prévention d'une part et les mesures d'interdiction-coercition d'autre part.  Elle s'appuie sur le postulat que le meilleur moyen de réduire l'incidence de la toxicomanie à long terme consiste à s'attaquer au problème à la source ‑‑ la demande.  De sorte que les secteurs prioritaires assument 70 pour cent des ressources de la Stratégie antidrogue.

 

  Lors du lancement de la Stratégie canadienne antidrogue, cinq ministères fédéraux ont reçu un appui financier pour entreprendre des démarches dont Santé et Bien-être social Canada est le maître d'oeuvre.  Globalement, la Stratégie fait toutefois appel à plusieurs ministères fédéraux : certains programmes, déjà en marche lors de la mise en oeuvre de la Stratégie, n'ont pas reçu de fonds additionnels; d'autres programmes de lutte contre la toxicomanie ont vu le jour depuis ou sont en gestation.  Tous sont partenaires de la Stratégie canadienne antidrogue, au même titre que les provinces, les territoires et les organismes recevant une aide fédérale pour lutter contre la toxicomanie.

 

  La Stratégie canadienne antidrogue compte actuellement comme partenaires 14 ministères et agences du gouvernement fédéral, l'ensemble des provinces et territoires ainsi que des centaines d'organismes non gouvernementaux.

 

La Strategie nationale de lutte contre le tabagisme au Canada

 

Le tabagisme est la principale cause évitable de maladie,d'incapacité et de décès au Canada.Plus de 35000 Canadiens meurent chaque année de maladies liées à l'usage du tabac.

 

 

 

La Stratégie nationale part du principe que les mesures prises pour lutter contre l'usage du tabac auront un impact plus grand si tous les paliers de gouvernement et les organismes non-gouvernementaux collaborent.

 

En mai 1985,le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social et tous les ministères provinciaux de la Santé du Canada ont convenu de la nécessité d'adopter une approche globale si l'on désire véritablement lutter contre le tabagisme au Canada.Huit organisations nationales oeuvrant dans le domaine de la santé ont également fourni leur appui à cette approche.

 

Le "Document d'orientation du programme national de lutte contre le tabagisme au Canada" indique sept moyens principaux  d'aborder la question du tabagisme:législation,accés à l'information, accessibilité des services et des programmes,diffusion de messages antitabac,appui aux intiatives communautaires,coordination des politiques et recherche.

 

La Stratégie nationale vise  à créer un sentiment de solidarité face aux nombreuses initiatives actuellement déployées pour lutter contre le tabagisme un peu partout au Canada et à tirer profit des excellents programmes qui existent déjà pour donner plus d'ampleur à l'initiative.


                         REMERCIEMENTS

 

 

L'Enquête nationale sur l'alcool et autre drogues est le fruit d'une vaste collaboration entre scientifiques de tous les coins du Canada, qui ont uni leurs efforts et leurs compétences.

 

  Ce rapport a été préparé par Marc Eliany de l'Unité des études en promotion de la santé avec l'aide de Jean-René Courtemanche, étudiant coop de l'Université Sherbrooke.

Les membres de l'équipe chargée de l'enquête nationale étaient : Marc Eliany, directeur du projet de l'Enquête nationale, Norman Giesbrecht, de la Fondation Ontarienne de la recherche sur la toxicomanie, qui a agi à titre d'expert-conseil principal, et Mike Nelson, conseiller spécial à la Direction générale des services et de la promotion de la santé.

 

  Tous ces membres sont reconnaissants au personnel de la direction de la Promotion de la santé, en particulier au personnel de l'Unité des programmes de lutte contre le tabagisme et à celui de l'Unité des études sur la promotion de la santé.  Nous remercions tout particulièrement Tariq Bhatti, Reg Warren, Paul Melia, Ellen Bobet et Lyn Taylor pour les conseils donnés durant la révision du rapport.  Nous remercions aussi Roberta Ferrence,Lucia Farinon et Tom Stephens pour leur contribution à la révision de ce rapport.

 

  L'équipe chargée de l'enquête remercie également les nombreux autres réviseurs pour l'aide qu'ils ont apportée à diverses étapes.  Nous soulignons en particulier l'aide de Thomas Stephens [1991] qui à préparé « Les Canadiens et le tabagisme : une mise à jour » qui a précédé ce rapport et l'exemple donnée par Wayne J. Millar [1988] dans son rapport « L'Usage du Tabac au Canada en 1986 »; du personnel des Enquêtes spéciales de Statistique Canada, qui à procédé aux entrevues et fourni les bandes de données, en particulier Gary Catlin et Anne Haining; et du personnel de la Direction générale de la politique, de la planification et de l'information de Santé et Bien-être social Canada, pour son aide précieuse dans le traitement des données, particulièrement de Bill Bradley, Prem Khosla, John Hancock et Paul Boulé.


                       LISTE DES FIGURES

 

 

1  Fumeurs de cigarettes de 15 ans et plus, selon l'âge et le sexe,

     Canada, 1989..........................................  

 

2  Fumeurs de cigarettes de 15 ans et plus, selon la province et le sexe,

     Canada, 1989..........................................  

 

3  Fumeurs de cigarettes de 15 ans et plus, selon le niveau

     d'instruction et le sexe, Canada, 1989................  

 

4  Fumeurs de cigarettes  de 15 ans et plus, selon le secteur d'emploi

     et le sexe, Canada, 1989..............................  

 

5  Pourcentage de fumeurs de 15 ans et plus, Canada, 1965-1990        

 

6  Pourcentage de fumeurs de 15 à 24 ans, Canada, 1979-1989  

 

7  Pourcentage de buveurs actuels, selon les habitudes de

     consommation du tabac, Canada, 1989...................  

 

8  Moyenne de verres consommés par semaine, selon les habitudes

     de consommation du tabac, Canada, 1989................  

 

9  Pourcentage de buveurs ayant consommé cinq verres ou plus à

     15 occasions ou plus, l'année dernière, selon les habitudes

      de consommation de tabac, Canada, 1989 ..............  


                      LISTE DES TABLEAUX

 

 

1  Répartition proportionnelle de la population âgée de 15 ans et plus,

     selon les habitudes de consommation du tabac, l'âge et le sexe,

      Canada, 1989.........................................  

 

2a  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon la région, la province, l'âge et le sexe, Canada, 1989      

 

2b  Pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus, n'ayant jamais fumé,

     selon la région, l'âge et le sexe, Canada, 1989.......  

 

2c  Pourcentage de non-fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon la région, l'âge et le sexe, Canada, 1989.......  

 

3  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon le niveau d'instruction, l'âge et le sexe, Canada, 1989     

 

4  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon l'occupation, l'âge et le sexe, Canada, 1989....  

 

5  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon le secteur d'emploi et le sexe, Canada, 1989....  

 

6  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon le revenu, l'âge et le sexe, Canada, 1989.......  

 

7  Pourcentage de fumeurs et de personnes n'ayant jamais fumé dans la

     population âgée de 15 ans et plus, selon la langue parlée, l'âge

      et le sexe, Canada, 1989.............................  

 

8  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon l'origine ethnique, l'âge et le sexe, Canada, 1989     

 

9  Pourcentage de fumeurs et de personnes n'ayant jamais fumé dans la

     population âgée de 15 ans et plus, selon la religion, l'âge et le sexe,

      Canada, 1989.........................................  

 

10  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon

     le nombre de cigarettes fumées par jour, l'âge et le sexe, Canada, 1989.......................................................  

 

11  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon le

     nombre de cigarettes fumées par jour, la région et le sexe, Canada, 1989.......................................................  

 

12  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon le

     nombre de cigarettes fumées par jour, le niveau d'instruction et le sexe,

      Canada, 1989.........................................  

 

13  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon le

     nombre de cigarettes fumées par jour et l'occupation, Canada, 1989  

 

14  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon le

     nombre de cigarettes fumées par jour et le revenu du ménage, Canada, 1989.......................................................  

 

15  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon le

     nombre de cigarettes fumées par jour et la langue parlée, Canada, 1989   

 

16  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon le

     nombre de cigarettes fumées par jour et l'origine ethnique, Canada, 1989.......................................................  

 

17  Pourcentage de fumeurs dans la population âgée de 15 ans et plus, selon le

     nombre de cigarettes fumées par jour, la religion et le sexe, Canada, 1989.......................................................  

 

18  Pourcentage de fumeurs actuels de cigarettes dans la population âgée de

     15 ans et plus, Canada, 1965-1990.....................  

 

19  Pourcentage de fumeurs actuels de cigarettes dans la population âgée de

     15 ans et plus, selon l'âge et le sexe, Canada, 1979-1989    

 

20  Pourcentage de fumeurs habituels dans la population âgée de 15 ans et plus,

     selon le nombre de cigarettes fumées par jour, l'âge et le sexe,

      Canada, 1966-1989....................................  

 

21  Types de buveurs âgés de 15 ans et plus et nombre de verres consommés

     durant la semaine précédant l'enquête, selon les habitudes de consommation

      du tabac et le sexe, Canada, 1989....................  

 

22  Nombre d'occasions où 5 verres et plus sont consommés dans la population

     âgée de 15 ans et plus, selon les habitudes de consommation du tabac et

      le sexe, Canada, 1989................................  

 

23  Vente de tabac en millions d'articles pour des années choisies     

 

24  Pourcentage de fumeurs adultes, hommes et femmes, dans divers pays                                                       

 

 


                       POINTS SAILLANTS

 

 

  En 1989, environ 6,5 millions de Canadiens, soit 32  % de la population de 15 ans et plus, fumaient la cigarette.  Environ 33 % d'hommes et 31 % de femmes étaient des fumeurs.

 

  Les taux de consommation de tabac les plus élevés, soient 35 % à 37 %, se trouvent chez ceux âgés de 20 à 54 ans.  Les taux sont plus bas chez les adolescents (23 %) et les Canadiens plus âgés (19 %).

 

  Chez les personnes âgées de 15 à 34 ans, les femmes consomment le tabac autant que les hommes.  Mais les taux de consommation chez les individus plus âgés sont supérieurs chez les hommes.

 

  La consommation du tabac est plus élevée au Québec (35 %) et aux provinces maritimes (33 %), et plus basse en Colombie-Britannique (28 %).  Les taux de consommation varient de façon considérable chez les hommes dépendant de la région, mais chez les femmes, les taux varient très peu, sauf au Québec où les taux sont élevés.

 

  Le taux de consommation du tabac décroît lorsque le niveau de scolarité augmente.  Les personnes possédant un diplôme secondaire ou moins, ont une plus forte tendance à fumer que les personnes avec une formation universitaire.

 

  Chez les personnes qui gagnent 60 000 $ ou plus, le taux de consommation est un tiers plus bas que chez les gens qui gagnent moins de 30 000 $.

 

  Les gestionnaires, les étudiants, et les retraités ont moins tendance à fumer (23 % à 29 %). Les taux les plus hauts se retrouvent chez les cols bleus et ceux à la recherche d'un emploi (41 % et 42 %).

 

  Parmi les jeunes adultes ainsi que parmi les individus plus âgés, la consommation du tabac est plus élevée chez les Francophones et plus basse chez ceux dont la langue n'est ni le français, ni l'anglais.  Il n'y a pas de différences selon la langue pour les fumeurs âgés de 35 à 54 ans.

 

  En général, un quart des Canadiens fument 1 à 10 cigarettes par jour, 62 % fument 11 à 25 cigarettes, et 10 % fument 26 cigarettes ou plus.  Les hommes âgés entre 34 à 54 ans sont les plus grands consommateurs de tabac.  Les femmes ont plus tendance que les hommes à fumer 1 à 10 cigarettes pas jour.

 

  Lorsqu'on examine les tendances au cours des années, on remarque que la prédominance dans la consommation du tabac a diminué graduellement depuis 1965.  Les plus grandes décroissances se trouvent surtout chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans.  Les adolescents, mâles et femelles, sont maintenant moins susceptibles de fumer que dans les années passées.

 

  De 1966 à 1986, la proportion de ceux qui fument le plus grand nombre de cigarettes a augmenté, mais en 1989, elle a diminué.  La plus grande décroissance se trouve encore chez les jeunes.


                         INTRODUCTION

 

 

Il y a un grand nombre de témoignages donnant à penser qu'une consommation abusive d'alcool et d'autres drogues nuit directement à un nombre important de Canadiens et indirectement à un plus grand nombre encore.  Parmi ces drogues, l'usage du tabac est l'une des causes principales des problèmes de santé au Canada.

 

  Dans le cadre de recherches précédentes, comme celle de l'Enquête Promotion Santé en 1985, on a recueilli des données sur la consommation d'alcool et d'autres drogues qui se sont révélées utiles aux chercheurs et aux praticiens.  Cela prouvait bien le besoin d'une banque de données à laquelle on pourrait avoir recours lors d'études plus approfondies de toute question liée à l'alcool ou à la drogue.

 

  Depuis 1965, le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social recueille des informations sur les habitudes de consommation du tabac des Canadiens à l'aide de suppléments à l'Enquête sur la population active.  L'Enquête sur la population active du Canada (EPA) est la plus vaste enquête permanente sur les ménages menée par Statistique Canada.

 

  La mise au point de cette banque de données était l'une des priorités de la Stratégie nationale antidrogue, que lançait le 27 mai 1987 le ministère de la Santé et du Bien-être social, dans l'intention de réduire le tort que l'abus de drogues cause aux particuliers, aux familles et aux collectivités.

 

  L'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues est la première étude nationale de taille au Canada axée pleins feux sur les problèmes d'alcool et sur ceux connexes aux autres drogues.  La plus grande partie de l'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues visait à étudier les habitudes de consommation d'alcool des Canadiens.  Un deuxième but était d'étudier l'usage des médicaments, le tabac, ainsi que des drogues illicites comme la marijuana.

 

  On a demandé aux Canadiens participant à cette enquête, par le biais d'entrevues téléphoniques, s'ils fumaient la cigarette, à quel âge ils ont commencé à fumer, s'ils ont déjà fumé mais ont cessé et combien de cigarettes par jour ils fumaient.

 

  Dans ce rapport, l'objet principal de notre analyse est de déterminer les caractéristiques nationales et régionales des fumeurs aussi bien que les tendances dans les habitudes de consommation du tabac de 1965 jusqu'à 1989.

 

 

              HABITUDES DE CONSOMMATION DU TABAC

 

 

Âge et sexe

 

  En 1989, environ 6,5 millions de canadiens, soit 32 % de la population de 15 ans et plus, fumaient la cigarette.  Environ 3,3 millions d'hommes et 3,2 millions de femmes, soit 33 et 31 % respectivement, étaient des fumeurs actuels[1] (tableau 1).  Le pourcentage de fumeurs actuels a diminué graduellement de 1965 à 1989 (de 50 % à 32 %) (voir tableau 18).  Toutefois, ce taux représente l'un des plus élevé au monde (voir tableaux 23 et 24).

 

  Le tableau 1 et figure 1 présentent des données plus détaillées concernant la répartition de la population selon les habitudes de consommation du tabac.  Chez ceux âgés moins de 35 ans, les taux de consommation chez les hommes sont semblables à ceux parmi les femmes.  Chez les 35 ans et plus, les taux chez les hommes sont légèrement plus élevés, avec une différence de 3 à 5 points de pourcentage[2].  Les taux de consommation de tabac sont plus élevés parmi les adultes âgés de 20 à 54 ans (35 % à 37 %), tandis que les taux sont plus bas chez les adolescents et les Canadiens plus âgés (23 % à 19 %).

 

[Figure 1 ici]

 

  Soixante-huit pour cent des canadiens sont des non-fumeurs.  Entrent dans cette catégorie les anciens fumeurs (26 %) et ceux qui n'ont jamais fumé (42 %).  À cause des différences historiques dans la consommation du tabac entre les hommes et les femmes, la proportion d'anciens fumeurs est plus élevée chez les hommes (30 %) que chez les femmes (22 %).  La proportion d'anciens fumeurs croît avec l'âge chez les hommes, alors que pour les femmes, elle croît jusqu'à l'âge de 35‑44 ans pour ensuite diminuer progressivement (tableau 1).

 

  La catégorie regroupant les personnes qui n'ont jamais fumé est importante parce qu'elle peut indiquer des pressions sociales incitant les personnes à ne pas commencer à fumer.  Environ 42 % de la population adulte déclare n'avoir jamais fumé (environ 37 % des hommes comparativement à 48 % des femmes).  Le pourcentage d'adultes de sexe masculin qui n'ont jamais fumé décroît avec l'âge, un pourcentage plus élevé de femmes n'ont jamais fumé.  Soixante-trois pour cent des femmes âgées de 65 ans ou plus n'ont jamais fumé comparativement à 24 % des hommes dans ce groupe d'âge (tableau 1).

 

 

Région

 

  On observe toujours des variations d'une région à l'autre dans les habitudes de consommation du tabac, bien que ces différences soient en train de s'atténuer.  En 1989, Terre-Neuve (36 %) et le Québec (35 %) comptaient la plus forte proportion de fumeurs au Canada tandis que la Colombie-Britannique comptait la plus faible (28 %) (voir tableau 2 et figure 2).

 

[Figure 2 ici]

 

  Si l'on compare les habitudes de consommation du tabac chez les hommes dans les différentes provinces, on constate que les taux de consommation sont plus élevés a l'Île-du-Prince-Édouard, à Terre-Neuve et au Nouveau-Brunswick (38 % à 40 %).  Les taux relevés au Manitoba et en Colombie-Britannique sont plus bas (27 % et 29 %).

 

  Le Québec et Terre-Neuve comptent la plus forte proportion de femmes qui fument (34 %), alors que le Nouveau-Brunswick (23 %) affiche le taux le plus faible.  Dans toutes les provinces, exceptée la Colombie-Britannique, l'usage du tabac est plus répandu chez les hommes.  Dans ces provinces, les taux de consommation chez les hommes dépassent en effet de 1 à 7 points de pourcentage le taux observé chez les femmes, alors qu'en Colombie-Britannique il est de 2 points de pourcentage plus élevé chez les femmes.  Le ratio hommes/femmes qui fument varie de 1,0 à 1,7.  C'est à l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick qu'on observe les plus grandes différences dans la consommation du tabac selon le sexe.  Au Nouveau-Brunswick le taux de consommation chez les hommes dépasse de 17 points de pourcentage celui relevé chez les femmes.  A l'Île-du-Prince-Édouard, la différence se chiffre à 10 points de pourcentage.  Le ratio fumeurs/fumeuses est de 1,7 et de 1,3 respectivement.

 

 

Niveau d'instruction

 

  La relation entre le niveau d'instruction et l'usage du tabac est importante car elle facilite l'identification de cibles dans le contexte des efforts à déployer au niveau de l'éducation du public.  La majorité des enquêtes précédentes ont révélé une association négative entre les années d'études et l'usage du tabac; cette enquête ne fait pas exception.

 

  La consommation du tabac est étroitement liée au niveau d'instruction.  Le tableau 3 et la figure 3 présentent des données comparatives sur la consommation de cigarettes selon le niveau d'instruction.  Le ratio des fumeurs ayant un diplôme d'étude secondaire vs les diplômés universitaires est de 1,8.  L'écart chez les femmes est de 17 points de pourcentage et de 14 points de pourcentage chez les hommes.  Le taux de fumeurs décroît lorsque le niveau de scolarité augmente.  On doit remarquer que ces comparaisons ne sont pas ajustées à l'âge.

 

[Figure 3 ici]

 

 

Occupation

 

  Il est important à la fois pour des raisons épidémiologiques et pour faciliter l'élaboration de programmes de promotion de la santé de connaître l'importance de l'usage du tabac dans les différentes catégories professionnelles.  L'usage du tabac associé à d'autres substances dangereuses qui sont présentes sur le lieux de travail peut exercer un effet synergique plus pathogène que l'effet combiné des deux types particuliers d'exposition [U.S. Department of Health and Human Services, 1984].  Les quantités de goudron, de nicotine et d'oxyde de carbone libérées dans l'air ambiant par des cigarettes sont beaucoup plus élevées que dans la fumée aspirée par les fumeurs [Rickert et al., 1984].  Ainsi, les travailleurs qui ne fument pas mais qui sont involontairement exposés à la fumée peuvent courir certains des mêmes risques pour la santé que les fumeurs [Dosman, 1985 et Wigle et al., 1987].  C'est-à-dire ils peuvent développer les mêmes sortes de maladies que les fumeurs.  Une étude canadienne récente des données sur la composition de la fumée de tabac et des risques pour la santé associés à une exposition passive à la fumée laisse entendre qu'il n'y aurait pas de niveau d'exposition sûr [Collishaw et al., 1984].

 

  Comme le fait voir le tableau 4, les taux de consommation les plus élevés ont été relevés chez les personnes à la recherche d'un emploi (42 %), les cols bleus (41 %) et les cols blancs (37 %).  Parmi ceux qui présentaient les taux les plus faibles, on retrouve les étudiants (23 %) et les retraités (24 %).  Les gestionnaires et les personnes à la maison se retrouvaient entre ces deux extrêmes avec 29 % et 30 % respectivement.  Lorsque l'on compare l'usage du tabac selon le sexe des répondants, on constate que les hommes en général, ont plus tendance à fumer que les femmes, à l'exception des gestionnaires, cols bleus  et étudiants, où on a enregistré des taux plus élevés parmi les femmes.  Selon le secteur d'emploi (tableau 5 et figure 4), on retrouve la plus forte proportion de fumeurs dans le secteur des transports (44 %), suivi du secteur de la fabrication (41 %) et des ventes et des services (37 %).

 

[Figure 4 ici]

 

 

Revenu

 

  Le tableau 6 présente la répartition des fumeurs selon le revenu du ménage.  On constate que la consommation du tabac est étroitement liée aux revenus des individus.  La consommation tend à décroître lorsque le revenu augmente, par exemple elle est de 36 % chez les moins de 10 000 $ et de 25 % chez les 60 000 $ et plus.  Les différences dans les taux de consommation de tabac entre les hommes et les femmes, sont prononcées chez les personnes ayant un revenu inférieur à 10 000 $.  Parmi ceux qui gagnent 10 000 $ et plus, les taux de consommation chez les hommes sont semblables à ceux des femmes.

 

Langue parlée

 

  On observe des variations dans les habitudes de consommation du tabac selon la langue parlée des individus.  On voit au tableau 7 qu'il y a une plus grande proportion de fumeurs Francophones (35 %), que d'Anglophones (31 %), et ce, pour toutes les classes d'âge et peu importe le sexe des répondants.  Les personnes dont la langue n'est ni l'anglais, ni le français sont celles qui fument le moins (27 %).  Qui plus est, 81 % des femmes de cette catégorie ont déclaré n'avoir jamais fumé.

 

 

Origine ethnique[3]

 

  Le tableau 8 contient des données sur l'usage du tabac selon l'origine ethnique.  Il en ressort que c'est chez les personnes d'origine à la fois canadienne et française qu'on retrouve la plus forte proportion de fumeurs, soit 37 %.  De plus, ceux qui sont canadiens seulement ou français seulement sont deuxième avec 35 % chacun.  Les taux sont plus bas chez les autres européens (29 %) ainsi que les personnes d'autres origines (26 %).  Le plus gros écart entre les deux sexes se trouve chez les canadiens et français soit une différence de 6 points de pourcentage (40 % chez les hommes contre 34 % chez les femmes) et chez ceux d'autres origines ethniques (une différence de 9 points de pourcentage).

 

 

Religion

 

  La consommation de tabac est étroitement liée à la religion des individus (tableau 9).  Les personnes n'affichant aucune religion, les catholiques romains et les membres de l'Église Unie sont les plus grand fumeurs avec environ 34 % chacun.  Suivent les anglicans (31 %) et les autres protestants (29 %).  C'est chez les personnes faisant partie d'autres religions qu'on retrouve le taux le plus faible de fumeurs (24 %).  C'est également chez ces dernières qu'on retrouve le plus gros pourcentage de personnes n'ayant jamais fumé, soit plus de la moitié.

 

 

 


            CONSOMMATION QUOTIDIENNE DE CIGARETTES

 

 

  Les risques de mortalité varient selon les habitudes de consommation du tabac et le degré d'exposition à des facteurs de risque.  Les personnes qui fument actuellement la cigarette sont beaucoup plus exposées à souffrir de maladies associées à la consommation du tabac et d'en mourir que les anciens fumeurs ou les personnes qui n'ont jamais fumé.  On a établi que le risque était lié au nombre de cigarettes fumées chaque jour, à la teneur en goudron et nicotine des cigarettes fumées, à l'habitude d'inhaler la fumée, ainsi qu'à la durée de l'usage du tabac. Le présent rapport contient des renseignements sur la fréquence de l'usage du tabac.

 

  Les données sur la répartition des fumeurs selon le nombre de cigarettes fumées par jour en 1989 (tableau 10) indiquent que 26 % des Canadiens qui fumaient consommaient de une à 10 cigarettes par jour, 64 % en fumaient de 11 à 25 et 10 %, plus de 25 par jour.  Certains fabricants canadiens ont récemment mis sur le marché des paquets de 30 cigarettes.  Si cette tendance se généralise, la proportion de fumeurs qui consomment plus de 25 cigarettes par jour pourrait encore grimper.

 

 

Âge et sexe

 

  Le tableau 10 montre qu'en général, les hommes sont de plus gros fumeurs.  Environ 13 % des fumeurs de sexe masculin fument plus de 25 cigarettes par jour comparativement à 6 pour cent chez les femmes.  La proportion de fumeurs qui consomment plus de 25 cigarettes par jour augmente avec l'âge chez les hommes comme chez les femmes, jusqu'à 45‑54 ans.  C'est chez les 15‑19 ans que nous observons le plus gros pourcentage de fumeurs de moins de 10 cigarettes par jour, soit près de la moitié (50 %) des individus de ce groupe.  Ils sont suivis du groupe des 65 ans et plus avec presque 34 % (tableau 10).

 

 

Région

 

  La région est liée à la proportion de personnes qui fument régulièrement plus de 25 cigarettes par jour.  On voit au tableau 11 que la proportion est la plus élevée au Québec (14 %), suivi de la Colombie‑Britannique (12 %).  Les provinces de l'Atlantique suivent de près la moyenne nationale avec 10 %.  La proportion est moins élevée en Ontario (8 %) et dans les provinces des prairies (5 %).  Dans toutes les régions, les femmes fument en général moins de cigarettes que les hommes.

 

 

Niveau d'instruction

 

  Le tableau 12 indique que les fumeurs ayant entre zéro et huit années de scolarité étaient plus nombreux à fumer plus de 25 cigarettes par jour.  Les habitudes de consommation des hommes étaient responsables en grande partie de cette configuration particulière des données dans l'ensemble de la population.  Environ 15 % des hommes ayant moins de huit ans de scolarité consommaient plus de 25 cigarettes par jour.  Les hommes fument plus que les femmes en général, mais pour les deux groupes, plus le niveau d'instruction est élevé, plus ils sont nombreux à fumer moins de 10 cigarettes par jour.  Dans le groupe des femmes le plus instruit, par exemple, 43 % des fumeuses consommaient moins de 10 cigarettes par jour.  Ces résultats sont similaires à ceux du tableau 3 qui démontre que l'usage du tabac diminue avec l'augmentation du niveau d'éducation.

 

 

Occupation

 

  Le tableau 13 indique que, parmi ceux qui fument, les étudiants ont la plus faible consommation quotidienne de cigarettes.  En effet, la moitié des étudiants fumeurs consomment entre une et 10 cigarettes par jour, ce qui représente une marge de plus de 21 points de pourcentage supérieure aux taux observés chez les gestionnaires et chez les retraités qui suivent avec 30 % chacun.  Les cols bleus semblent être les plus gros fumeurs alors que 12 % d'entre eux fument plus de 25 cigarettes par jour.  C'est chez les cols blancs (70 %) et les cols bleus (69 %) ainsi que chez les personnes à la maison (68 %) qu'il y a le plus de fumeurs moyens (entre 11 et 25 cigarettes par jour).  Des résultats similaires ont été observés au tableau 4 quant à la fréquence de l'usage du tabac.

 

 

Revenu

 

  Le tableau 14 présente la répartition des fumeurs selon le revenu.  La consommation est la plus élevée chez les personnes gagnant entre 30 000 $ et 59 999 $ (11 % fument plus de 25 cigarettes par jour).  C'est chez les personnes ayant un revenu situé moins de 10 000 $ qu'on note la plus forte portion de fumeurs qui consomment moins de 10 cigarettes par jour (31 %) alors que ceux qui gagnent entre 10 000 $ et 29 900 $ et ceux qui gagne au‑delà de 60 000 $ suivent avec 27 % chacun.

 

 

Langue parlée

 

  Le tableau 15 présente la répartition des fumeurs selon le nombre de cigarettes fumées par jour et la langue parlée.  On y découvre que les individus qui ne parlent ni français ni anglais ont le plus gros pourcentage de fumeurs de moins de 10 cigarettes par jour (38 %).  Les Francophones ont plus tendance que les Anglophones à fumer au-delà de 25 cigarettes par jour, soit 13 % et 8 % respectivement.  Des résultats similaires ont été observés au tableau 7 quant à la fréquence de l'usage du tabac.

 

 

Origine ethnique

 

  La consommation de tabac diffère selon l'origine ethnique comme le démontre le tableau 16.  Les personnes qui se sont identifiées comme étant d'origine canadienne et française semblent être les plus nombreuses à fumer plus de 25 cigarettes par jour (15 %).  C'est d'ailleurs chez les individus qui sont d'une origine autre que canadienne, française, anglaise ou européenne qu'on retrouve le plus grand pourcentage de fumeurs de moins de 10 cigarettes par jour (34 %).  Ce modèle s'accorde avec la distribution des types de fumeurs (tableau 8).

 

 

Religion

 

  Nous avons précédemment vu que la religion avait une influence sur la consommation du tabac (tableau 9).  Le tableau 17 fait voir son effet sur le nombre de cigarettes fumées par jour.  C'est chez les personnes n'affichant aucune religion précise qu'on retrouve le plus grand pourcentage de fumeurs de 26 cigarettes et plus par jour (13 %), comparé à 10 % ou moins pour chacune des autres catégories de religion.  Les membres de l'Église Unie et les Anglicans (69 % et 68 %, respectivement) ont plus tendance que les autres groupes à fumer  de 11 à 25 cigarettes par jour, alors que les individus d'une autre religion que celles mentionnées dans le tableau sont ceux qui ont démontré la plus faible consommation quotidienne avec 34 % qui fument entre une et 10 cigarettes par jour.

 

 

 


         CHANGEMENT DANS LES HABITUDES DE CONSOMMATION

 

 

Proportion de fumeurs

 

  Des changements se sont produits dans la consommation de cigarettes depuis 1965.  On voit à la figure 5 que le pourcentage de fumeurs a subi une baisse soutenue au cours des 25 dernières années passant de 50 % en 1965 à 32 % en 1989 (voir tableau 18).

 

[Figure 5 ici]

 

  Chez les jeunes, la consommation a diminué  de façon considérable depuis 1979.  La figure 6 démontre que le pourcentage de jeunes fumeurs (15 à 19 ans) a diminué beaucoup plus que le pourcentage de fumeurs âgés de 20 à 24 ans.  Il est trop tôt pour déterminer s'il existe un nivellement à long terme chez les jeunes (voir tableau 19).

 

[Figure 6 ici]

 

  En général, cette baisse a été beaucoup plus prononcée chez les hommes que chez les femmes, soit 21 points de pourcentage et 3 points de pourcentage respectivement.  Il faut toutefois spécifier que les hommes étaient nettement plus nombreux à être des fumeurs habituels que les femmes en 1966, soit une différence de 22 points de pourcentage (54 % chez les hommes et 32 % chez les femmes).  Toutefois, les proportions entre les deux sexes sont aujourd'hui beaucoup plus semblables qu'elles ne l'étaient en 1966.  On retrouve en 1989, 33 % de fumeurs habituels chez les hommes et 31 % chez les femmes (tableau 1).  Qui plus est, alors que chez les 25 ans et plus, il existe un plus grand nombre d'hommes qui fument quotidiennement, les hommes et les femmes ont des taux semblables, chez les moins de 25 ans.  Un autre point à souligner est que si chez les hommes les pourcentages de fumeurs habituels sont plus faibles en 1989 qu'ils ne l'étaient en 1966 et ce, pour chacune des catégories d'âge, on retrouve dans certaines catégories chez les femmes une hausse par rapport à 1966.  Par exemple, chez les 65 ans et plus, le taux de fumeurs habituels est passé de 8 pour cent en 1966 à 16 % en 1989.  Ce changement est surtout attribué au vieillissement du groupe de fumeurs ainsi qu'au remplacement de la cohorte plus âgée de non-fumeurs avec les années.  Ce développement ne sera probablement que temporaire.

 

 

Consommation quotidienne

 

  On constate que les fumeurs sont aujourd'hui plus sensibles qu'auparavant aux dangers causés par la cigarette.  Les Canadiens ont envisagé de lourdes augmentations d'impôts sur les produits de tabac.  De plus, ils font face à de plus grandes restrictions de fumer en public et dans les lieux de travail.  Les fumeurs y réagissent par une diminution de leur consommation quotidienne de cigarettes.  En effet, même si le pourcentage de fumeurs est sensiblement le même depuis 1986, le tableau 20 démontre que des changements se sont produits au niveau de la consommation quotidienne des fumeurs, c'est-à-dire ceux qui fument à chaque jour.  Nous notons une baisse de 3 pour cent dans la proportion de fumeurs de 26 cigarettes et plus par jour entre 1986 et 1989.  De plus, on observe une diminution de 4 pour cent dans la proportion de fumeurs moyens, soit de 11 à 25 cigarettes par jour.  Il en résulte une croissance de 6 pour cent chez ceux qui fument en petite quantité (1-10 cigarettes par jour).

 

  Après avoir connu une certaine croissance entre 1966 et 1981 (respectivement 8 et 13 %), le pourcentage de fumeurs de 26 cigarettes et plus par jour est à la baisse depuis.  Le phénomène s'est produit tant chez les femmes que chez les hommes de ce groupe, avec une baisse respective de 2 et 3 points de pourcentage (tableau 20).

 

  En ce qui concerne les fumeurs de moins de 10 cigarettes par jour, on note une croissance depuis 1981.  C'est chez les 15 à 19 ans qu'on note la plus forte augmentation alors que le pourcentage est passé de 38 à 51 %.  Cette grande variation est majoritairement attribuable aux femmes chez qui on note un changement de 24 points de pourcentage durant cette période de temps (tableau 20).

 

 


            LA CONSOMMATION DE L'ALCOOL ET DU TABAC

 

 

  Au Canada les fumeurs de cigarettes ont plus tendance que ceux qui n'ont jamais fumé, à consommer l'alcool (voir figure 7), à boire un plus grand nombre de verres par semaine (voir figure 8) et à consommer cinq verres ou plus au moins 15 fois durant l'année précédente (voir figure 9).  Quatre-vingt-trois pour cent des fumeurs habituels et des anciens fumeurs boivent au moins « occasionnellement » comparé à 70 % de ceux qui n'ont jamais fumé (voir tableau 30).  En général, les fumeurs habituels consomment 5,2 verres par semaine, comparé aux anciens fumeurs (3,9) et à ceux qui n'ont jamais fumé (2,4).

 

  La proportion des buveurs à forte consommation (c'est-à-dire 5 verres ou plus à la fois, 15 fois durant l'année précédente) est deux fois plus élevée chez les fumeurs habituels (18 %) que chez les anciens fumeurs (9 %), ou ceux qui n'ont jamais fumé (7 %) (voir tableau 31).


 


                 COMPARAISONS INTERNATIONALES

 

 

Tendances des ventes

 

  Le tableau 23 montre les chiffres de ventes pour certains pays industrialisés et en voie de développement.

 

  Quoique les ten­dances à court terme puissent fluctuer, certaines tendances à long terme se dégagent.  L'année record pour la plupart des pays fut au début des années 80; les ventes dans certains pays européens diminuaient depuis les années 70; dans six pays seulement les ventes étaient-elles à leur niveau le plus élevé en 1983 ‑‑ dernière année rapportée.

 

  Les chiffres de ventes sont exprimés en millions d'unités de produits manufacturés.  Ces ventes dépendent d'un cer­tain nombre de facteurs, les taxes surtout, le contexte économique, la publicité et l'existence ou l'absence de program­mes et restrictions d'antitabac.  Les augmentations de taxes périodiques suscitent généralement des diminutions appréciables des ventes.

 

 

Études de comportements des fumeurs

 

  Source utile de renseignements, les enquêtes de comportement des fumeurs permettent de tracer un profil des fumeurs et de leur comportement.  Ces études fournissent des renseignements utiles en matière de santé publique, permettant par exemple d'identifier les populations à risque.  Le tableau 24 fournit un aperçu des taux de tabagisme chez les adultes de 15 ans et plus, s'appuyant sur des sondages probabilistes sûrs effectués autour du monde.

 

  Les définitions de « fumeurs » « non-fumeurs » et « anciens fumeurs » peuvent différer légèrement.  Elles s'appuient généralement sur des données autodéclarées.  Nous invitons le lecteur à faire preuve de prudence avant de tirer des conclusions sur le classement des pays à partir des données contenues dans le présent ouvrage [WHO, 1986].  Cependant, les chiffres démontrent que les hommes étaient plus susceptibles d'être fumeurs que les femmes à travers le monde, du moins au début des année 80 et que les taux au Canada, pour les deux sexes, étaient similaires à ceux d'autres pays développés.

 

 

 


                          CONCLUSION

 

 

  Depuis 1966, il semble que la consommation du tabac a diminué d'une façon graduelle.  La proportion de Canadiens qui fument a diminué considérablement.  De plus, les habitudes de consommation du tabac sont en train de changer parmi ceux qui fument encore.  Les fumeurs habituels fument bien moins en 1989 que lors des années antérieures.

 

  Il est intéressant de remarquer que les changements indiquent un processus de convergence dans les habitudes de consommation du tabac parmi les hommes et les femmes.  Cette convergence s'est produite parce que les hommes ont diminué leur consommation plus que les femmes.  Il est important de noter aussi que l'on continue de relever des différences dans les taux de consommation de tabac suivant les régions et les couches socio-économiques.

 

  En général, l'usage du tabac est une des causes principales des problèmes de santé au Canada.  Plus de 38 000 Canadiens meurent chaque année d'une maladie liée à la consommation du tabac [Collishaw and Leahy, 1991].  Une évaluation des études en prévention et traitement indique que la réduction de l'usage du tabac et des problèmes connexes est possible lorsque toutes les parties concernées travaillent en concertation pour favoriser une utilisation optimale des ressources et créer un climat favorable au changement de normes et de comportement.


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                           ANNEXE A

 

 

Tableaux

 

 

Notes:

 

1 Les symboles suivants apparaissent dans certains tableaux de la présente annexe :

 

   *  Haute variabilité de l'échantillon (le coefficient de variation est entre 16,6 % et 33,3 %).  Les données doivent être considérées avec précaution.

 

  -- Les données ont été supprimées car le coefficient de variation excédait 33,3 %.

 

 

2 Caractéristique propre à ce genre de rapport, il est possible que les totaux n'égalisent pas 100,0 %.  Ceci n'est simplement dû qu'à l'arrondissement des nombres.

 

3 Le taux de non-réponses à chaque question est généralement minime (2‑3 %) et a été omis dans ces tableaux.  Les données ont été ajustées en assumant que la réponse des non-répondants aurait été semblable à celle des répondants.

 


                    ANNEXE B - MÉTHODOLOGIE

 

 

L'échantillon

 

  Les données de l'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues (ENAD) ont été recueillies par le biais d'entrevues téléphoniques.  Le sondage s'est fait auprès de 11 634 canadiens, de 15 ans et plus, de chacune des 10 provinces, à l'exception des personnes qui vivent dans des établissements comme la prison et l'hôpital.  En raison d'exigences particulières en matière d'échantillonnage, des enquêtes individuelles seront menées au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest.  L'exclusion de ces populations ne devrait pas beaucoup modifier les moyennes nationales.

 

  Les deux méthodes de sondage téléphonique au hasard que l'on a utilisées sont l'« Elimination of Non-Working Banks Design » (ENWB) pour Terre-Neuve, la Nouvelle-Écosse, l'Ontario et l'Alberta (Statistique Canada, 1986) et la méthode « Waksberg » pour les six autres provinces[4].  Les données ont été recueillies par le biais d'entrevues téléphoniques effectuées à partir des huit bureaux régionaux de Statistique Canada.

 

  Environ 2 p. 100 des ménages au Canada n'ont pas le téléphone et par conséquent, ont été exclus de l'enquête.  D'après les études menées auparavant, ces ménages seraient généralement formés de jeunes hommes célibataires d'un niveau d'instruction moindre que celui de la population en général[5].

 

 

Taux de réponses

 

  Le tableau A présente le nombre de numéros de téléphone composées, ménages sélectionnés, ménages ayant répondu au questionnaire et personnes sélectionnées ayant répondu à l'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues.  Les personnes sélectionnées à priori et ayant répondu ont été de 43 %; le taux global a été de 78.7 %.  Les raisons pour lesquelles il y a eu non-réponse sont : refus, maladies, incapacité, absence pour la durée du sondage, problème de langue et aucun contact.

 

 


 


Évaluation de l'échantillon

 

  L'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues (ENAD) est basée sur un échantillon aléatoire.  Toutefois, à cause de différences dans les taux d'échantillonnage utilisés (strate par provinces), et les taux de ménages contactés pour les méthodes ENWB et Waksberg, les estimations non-proportionnelles ne seront pas représentatives de la population.  Le tableau B compare la distribution âge-sexe des répondants à la distribution âge-sexe de la population.  En général, le groupe des 15-24 ans tend à être sous-représenté alors que celui des 25-44 tend à être sur-représenté dans l'échantillon.  Les 45 ans et plus sont sous-représentés à l'exception des femmes de 65 ans et plus qui sont sur-représentées.

 

 

Tableau B

 

Comparaison entre la distribution âge-sexe des répondants et

de la population active

 

En pourcentage

 

Âge

 

15-19

20-24

25-34

35-44

45-54

55-64

65+

Hommes

P

4,7

5,1

11,4

9,7

6,6

5,6

5,7

 

R

3,5

4,2

12,0

9,9

5,8

4,5

5,5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Femmes

P

4,5

5,0

11,6

9,8

6,7

5,9

7,7

 

R

3,7

4,8

14,3

10,3

6,0

5,8

9,6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P = Population

R = Répondants

 

Source   NADS Micro data Documentation and Users Guide, Statistique Canada 1990.

 

      

  Tel que mentionné plus tôt, la couverture téléphonique n'est pas la même à l'intérieur de chaque catégorie âge-sexe, ainsi, les échantillons non-proportionnels ne sont pas représentatifs de la population visée par l'enquête.

 

  La pondération accordée à chaque variable de l'échantillon tient compte du taux d'échantillonnage et des non-réponses de l'enquête.  Les proportions sont ajustées afin de bien représenter la population totale selon l'âge et le sexe pour chaque province.  Toutefois, d'autres caractéristiques n'ont pas été ajustées dans l'établissement des proportions.

 

  Statistique Canada a procédé à des entrevues au nom de Santé et Bien-être social Canada en mars 1989.  Il a eu recours à la méthode de composition automatique de numéros au hasard pour rejoindre les ménages, chaque ménage disposant ainsi de chances égales d'être choisi.  Les données ont été pondérées compte tenu des foyers sans téléphone, des personnes qui n'ont pas répondu, des nombreux téléphones dans certains foyers, du nombre de personnes dans le ménage, du recensement des provinces et enfin de l'âge et du sexe de la population.

 

  Une fois les entrevues complétées, l'information recueillie était entré sur ordinateurs dans les différents bureaux régionaux, puis transmise électroniquement au siège social de Statistique Canada pour fin d'analyse.  Toute donnée de l'enquête était sujette à une sévère procédure de contrôle informatique afin d'identifier et corriger au besoin les données invalides ou manquantes.  Les enregistrements avec des données manquantes ou incorrectes recevaient la mention « pas de réponse » ou bien étaient corrigées à partir d'autres informations du questionnaire du répondant.  Les seuls domaines où il n'était pas permis d'allouer la mention « pas de réponse » étaient ceux nécessaires pour pondérer.  Pour un certain nombre de téléphones effectués dans les ménages, une valeur de un était automatiquement assignée lorsque manquante; l'âge, le sexe, la taille des répondants dans les ménages ont été attribués aléatoirement.

 

  Une fois l'étape de la correction terminée, un grand nombre de variables étaient dérivées à partir d'autres variables dans le but de créer une banque de données plus manipulable.  Ces variables dérivées furent crées à la demande de Santé et Bien-être Social Canada.

 

 

Méthodes d'estimations

 

  Les évaluations tirées de l'enquête sont basées sur un échantillon de ménages.  Des chiffres quelque peu différents auraient pu être obtenus s'il y avait eu un recensement de toute la population.  La différence entre les évaluations découlant des échantillons et les résultats d'un recensement total est appelée la « marge d'erreur ».

 

  Bien que la marge d'erreur précise de l'échantillonnage ne puisse être établie uniquement au moyen des résultats d'échantillonnage, il est possible d'obtenir, à partir des données d'essai, une mesure statistique de la marge d'erreur; il s'agit de l'erreur type.  En utilisant l'erreur type, on peut connaître les intervalles de confiance des estimations (en ne tenant pas compte des répercussions de l'erreur non dûe à l'échantillonnage) en supposant que les estimations sont normalement réparties près de la valeur vraie de la population.  Une différence de moins d'une erreur-type entre une évaluation d'échantillonnage et la valeur vraie de population est possible dans environ 68 % des cas et une différence de moins de deux erreurs-types est possible dans 95 % des cas.  Il est pratiquement certain que les différences seraient de moins de trois erreurs-types.

 

  En raison de la grande variété d'estimations pouvant être obtenues à partir d'un sondage, on établit généralement l'erreur-type par rapport à l'estimation à laquelle elle se rapporte.  Pour obtenir la mesure qui en résulte, connue sous le nom de « coefficient de variation » (CV), on divise l'erreur-type de l'estimation par l'estimation elle même.  Elle s'exprime comme un pourcentage de l'estimation.

 

  Les critères suivants ont présidé à la réunion, aux fins de publication, des données contenues dans le présent rapport :

 

(a) données valables dont le CV ne dépasse pas 16.5 %;

(b) données valables dont le CV se situe entre 16.6 % et 33.3 % (désignée par un astérisque pour montrer que l'évaluation doit être interprétée avec précaution);

(c) données supprimées dont le CV est supérieur à 33.3 %.  (Voir table de variabilité C).

 

 


Table C

 

Table de la variabilité d'échantillonnage brute pour l'Enquête nationale sur l'alcool et

les autres drogues, Canada, mars 1989

 

En pourcentage estimé

 

 

Numérateur du pourcentage (000)

0,1

1,0

2,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

50,0

70,0

90,0

1

181,9

181,0

180,1

177,4

172,6

167,8

162,7

157,6

152,2

146,7

140,9

128,7

99,7

57,5

2

128,6

128,0

127,4

125,4

122,1

118,6

115,1

111,4

107,6

103,7

99,7

91,0

70,5

40,7

3

105,0

104,5

104,0

102,5

99,7

96,9

94,0

91,0

87,9

84,7

81,4

74,3

57,5

33,2

4

90,9

90,5

90,1

88,7

86,3

83,9

81,4

78,8

76,1

73,3

70,5

64,3

49,8

28,8

5

81,3

81,0

80,6

79,3

77,2

75,0

72,8

70,0

68,1

65,6

63,0

57,5

44,6

25,7

6

74,2

73,9

73,5

72,2

70,5

68,5

66,4

64,3

62,2

59,9

57,5

52,5

40,7

23,5

7

68,7

68,4

68,1

67,0

65,2

63,4

61,5

59,6

57,5

55,4

53,3

48,6

37,7

21,7

8

64,3

64,0

63,7

62,7

61,0

59,3

57,5

55,7

53,8

51,9

49,8

45,5

35,2

20,3

9

60,6

60,3

60,0

59,1

57,5

55,9

54,2

52,5

50,7

48,9

47,0

42,9

33,2

19,2

10

57,5

57,3

57,0

56,1

54,6

53,0

51,5

49,8

48,1

46,4

44,6

40,7

31,5

18,2

11

54,8

54,6

54,3

53,5

52,0

50,6

49,1

47,5

45,9

44,2

42,5

38,8

30,0

17,3

12

52,5

52,3

52,0

51,2

49,8

48,4

47,0

45,5

43,9

42,3

40,7

37,1

28,8

16,6

13

50,4

50,2

50,0

49,2

47,9

46,5

45,1

43,7

42,2

40,7

39,1

35,7

27,6

16,0

14

48,6

48,4

48,1

47,4

46,1

44,8

43,5

42,1

40,7

39,2

37,7

34,4

26,6

15,4

15

47,0

46,7

46,5

45,8

44,6

43,3

42,0

40,7

39,3

37,9

36,4

33,2

25,7

14,9

16

45,5

45,3

45,0

44,3

43,2

41,9

40,7

39,4

38,1

36,7

35,2

32,2

24,9

14,4

17

44,1

43,9

43,7

43,0

41,9

40,7

39,5

38,2

36,9

35,6

34,2

31,2

24,2

14,0

18

42,9

42,7

42,5

41,8

40,7

39,5

38,4

37,1

35,9

34,6

33,2

30,3

23,5

13,6

19

41,7

41,5

41,3

40,7

39,6

38,5

37,3

36,2

34,9

33,7

32,3

29,5

22,9

13,2

20

40,7

40,5

40,3

39,7

38,6

37,5

36,4

35,2

34,0

32,8

31,5

28,8

22,3

12,9

21

----

39,5

39,3

38,7

37,7

36,6

35,5

34,4

33,2

32,0

30,8

28,1

21,7

12,6

22

----

38,6

38,4

37,8

36,8

35,8

34,7

33,6

32,5

31,3

30,0

27,4

21,2

12,3

23

----

37,8

37,6

37,0

36,0

35,0

33,9

32,9

31,7

30,6

29,4

26,8

20,8

12,0

24

----

37,0

36,8

36,2

35,2

34,2

33,2

32,2

31,1

29,9

28,8

26,3

20,3

11,7

25

----

36,2

36,0

35,5

34,5

33,6

32,5

31,5

30,4

29,3

28,2

25,7

19,9

11,5

30

----

33,1

32,9

32,4

31,5

30,6

29,7

28,8

27,8

26,8

25,7

23,5

18,2

10,5

35

----

30,6

30,4

30,0

29,2

28,4

27,5

26,6

25,7

24,8

23,8

21,7

16,8

9,7

40

----

28,6

28,5

28,0

27,3

26,5

25,7

24,9

24,1

23,2

22,3

20,3

15,8

9,1

45

----

27,0

26,9

26,4

25,7

25,0

24,3

23,5

22,7

21,9

21,0

19,2

14,9

8,6

50

----

25,6

25,5

25,1

24,4

23,7

23,0

22,3

21,5

20,7

19,9

18,2

14,1

8,1

55

----

24,4

24,3

23,9

23,3

22,6

21,9

21,2

20,5

19,8

19,0

17,3

13,4

7,8

60

----

23,4

23,3

22,9

22,3

21,7

21,0

20,3

19,7

18,9

18,2

16,6

12,9

7,4

65

----

22,5

22,3

22,0

21,4

20,8

20,2

19,5

18,9

18,2

17,5

16,0

12,4

7,1

70

----

21,6

21,5

21,2

20,6

20,1

19,5

18,8

18,2

17,5

16,8

15,4

11,9

6,9

75

----

20,9

20,8

20,5

19,9

19,4

18,8

18,2

17,6

16,9

16,3

14,9

11,5

6,6

80

----

20,2

20,1

19,8

19,3

18,8

18,2

17,6

17,0

16,4

15,8

14,4

11,1

6,4

85

----

19,6

19,5

19,2

18,7

18,2

17,7

17,1

16,5

15,9

15,3

14,0

10,8

6,2

90

----

19,1

19,0

18,7

18,2

17,7

17,2

16,6

16,0

15,5

14,9

13,6

10,5

6,1

95

----

18,6

18,5

18,2

17,7

17,2

16,7

16,2

15,6

15,1

14,5

13,2

10,2

5,9

100

----

18,1

18,0

17,7

17,3

16,8

16,3

15,8

15,2

14,7

14,1

12,9

10,0

5,8

125

----

16,2

16,1

15,9

15,4

15,0

14,6

14,1

13,6

13,1

12,6

11,5

8,9

5,1

150

----

14,8

14,7

14,5

14,1

13,7

13,3

12,9

12,4

12,0

11,5

10,5

8,1

4,7

200

----

12,8

12,7

12,5

12,2

11,9

11,5

11,1

10,8

10,4

10,0

9,1

7,0

4,1

250

----

----

11,4

11,2

10,9

10,6

10,3

10,0

9,6

9,3

8,9

8,1

6,3

3,6

300

----

----

10,4

10,2

10,0

9,7

9,4

9,1

8,8

8,5

8,1

7,4

5,8

3,3

350

----

----

9,6

9,5

9,2

9,0

8,7

8,4

8,1

7,8

7,5

6,9

5,3

3,1

400

----

----

9,0

8,9

8,6

8,4

8,1

7,9

7,6

7,3

7,0

6,4

5,0

3,9

450

----

----

----

8,4

8,1

7,9

7,7

7,4

7,2

6,9

6,6

6,1

4,7

2,7

500

----

----

----

7,9

7,7

7,5

7,3

7,0

6,8

6,6

6,3

5,8

4,5

2,6

750

----

----

----

6,5

6,3

6,1

5,9

5,8

5,6

5,4

5,1

4,7

3,6

2,1

1000

----

----

----

5,6

5,5

5,3

5,1

5,0

4,8

4,6

4,5

4,1

3,2

1,8

 

 

REMARQUES :     (1)    Les variabilités d'échantillonnage (coefficients de variation) sont exprimés en pourcentage.

                              (2)    Pour déterminer les variabilités d'échantillonnage pour les estimations de totaux, repérer la rangée qui correspond                       le plus au total estimé.  La colonne à l'extrémité gauche indique la variabilité d'échantillonnage.

                              (3)    Pour déterminer les variabilités d'échantillonnage pour des estimations de pourcentage, prendre la rangée qui                  correspond le plus au numérateur du pourcentage et la suivre jusqu'à la colonne qui se rapproche le plus du pourcentage.

Source  NADS Micro-data Documentation and Users Guide, Statistique Canada, 1990.

 

 

Guide d'analyse

 

 

     Les résultats des recherches de l'ENAD sont aussi disponibles sous forme d'une bande de données exploitables par ordinateur.  Les commentaires qui suivent sont à l'intention de ceux qui se proposeraient d'en faire usage.

 

     Les répondants à l'ENAD ne font pas partie d'un échantillon aléatoire simple de la population cible.  Plutôt, le sondage a utilisé un plan complexe avec stratification, étapes multiples de sélection, et des probabilités inégales de sélection des répondants.  L'utilisation de données d'enquête aussi complexes présente des problèmes aux analystes parce que le plan du sondage et les probabilités de sélection affectent les procédures de calcul d'estimation et de variance devant être utilisées.

 

     L'ENAD a utilisé un plan stratifié, avec différences significatives dans les fractions d'échantillon (relativement à la population) alors que d'autres sont sous-représentés; cela signifie que l'échantillon non pondéré n'est pas représentatif de la population visée.  Les pondérations de l'enquête doivent être utilisées lors de la réalisation d'estimations.  Pendant que plusieurs procédures analytiques qu'on retrouve dans les documents statistiques permettent l'utilisation de pondérations,  la signification ou la définition de la pondération dans ces documents diffère de celle applicable dans la conception de l'échantillon d'une enquête.  Le résultat est tel que dans bien des cas les estimations produites par les logiciels usuels sont exactes, mais les variances, lorsque calculées, sont plutôt sans signification.

 

     Pour plusieurs techniques analytiques (par exemple la régression linéaire, régression logistique, estimation de taux et de proportions et analyse de variance) il existe une méthode pouvant effectuer le calcul des variances par les logiciels de façon plus significative.  Si les pondérations des données sont recalculées pour que la pondération moyenne soit de un (1), alors les variances produites par le logiciel seront plus adéquates; elle ne tiendront toujours pas compte du plan de l'échantillon mais au moins des probabilités inégales de sélection.  Ce recalcul peut être réalisé en divisant chaque pondération par la pondération moyenne totale avant que l'analyse ne soit effectué.  Il est toutefois à noter que ce recalcul est réalisé seulement dans le but de calculer les variances et non pas pour la production d'estimations.

 

     Le calcul d'estimations de variance hautement significatives requiert une connaissance détaillée du plan du sondage; un tel détail ne peut être fourni dans ce fichier pour en garantir la confidentialité.  Les variances tenant compte de la conception de l'échantillon peuvent être calculées pour plusieurs statistiques par Statistique Canada sur une base de coût.

 

 



[1]   La catégorie « fumeurs actuels » regroupe les fumeurs quotidiens et occasionnels.  Étant donné qu'il n'y avait que 1 pour cent de fumeurs occasionnels en 1989, nous avons combiné les deux catégories.  Dans cette étude, les fumeurs actuels seront présentés sous le nom de « fumeurs ».

[2]   Dans tout le rapport, les différences dans les réponses sont en points de pourcentage, c'est-à-dire, par rapport à la réponse globale plutôt qu'aux nombres de personnes qui répondent à la question.  Par exemple, une baisse de 30 à 20 p.100 est considérée comme une baisse de 10 points de pourcentage (30-20=10), non pas comme une baisse de 33 p.100 (10/30 X 100=33).  Ces différences n'ont pas été analysées pour leur valeur statistique; en général, des remarques ne sont faites que sur les différences de 3 à 4 pour cent et plus.  De telles différences sont vraisemblablement significatives dans un échantillon de cette taille.  (Voir le tableau C de l'appendice B.)

[3]   Voir note sur tableau 8 pour la définition « d'origine ethnique ».

[4]   Waksberg, J. (1978).  Sampling Methods for Random Digit Dialing.  Journal of the American Statistical Association, 73, (361): pp. 40‑46.

[5]   Catlin, G.  Guidelines for Community-based Health Promotion Surveys.  Health Promotion Directorate (Technical Report Series), 1988.